Nous remercions Christophe HERCY et le magazine Cheval Pratique pour ce bel article à l’occasion des 50 ans de la société. Bonne lecture !

Ces marques rythment nos vies de cavaliers depuis parfois des décennies.
Mais sait-on vraiment qui se cache derrière ces enseignes illustres, qui les a créées, quel fut leur développement ?
Partons à la rencontre de ces noms célèbres.

 

MACEL SELLIER FRANCE, L’UN DES TROIS PLUS ANCIENS SELLIERS FRANÇAIS. FONDÉE EN 1968, CETTE ENSEIGNE FÊTE SES 50 ANS AVEC DYNAMISME.

 

Si l’atelier Macel se situe aujourd’hui à Saint-Marcellin-en-Forez (42), c’est loin de ce département de la Loire que son histoire a commencé. En effet la maison Macel a été créée en 1968, à Deauville, dans la célèbre station balnéaire du Calvados (14).
Aux balbutiements Philippe Guillot de Suduiraut est seul avec un artisan, son chef d’atelier, qui met au point les premiers modèles.
L’avènement d’une concurrence nouvelle n’est pas étranger à la lente érosion de l’activité de la sellerie normande. de la villa deauvillaise abritant l’atelier sortaient près de 500 selles par an. « Nous étions neuf artisans-selliers à l’atelier. »

DU BOIS AU CUIR

Patrick Fesquet, aujourd’hui à la tête de Macel, est entré dans l’entreprise en septembre 1987, autrement dit dans les belles années de la maison. « En poche j’avais un CAP de menuisier, on ne m’a pas proposé d’intégrer la sellerie, mais un atelier de menuiserie pour fabriquer entièrement le mobilier du stand en vue du Salon du Cheval de Paris. » Philippe Guillot de Suduiraut, satisfait de sa nouvelle recrue, lui propose d’intégrer l’équipe de selliers, afin d’aider à la production de plus en plus importante alors. « Il (Philippe Guillot de Suduiraut, ndlr) n’embauchait que des menuisiers ! (Rires) C’était son truc. Pour lui ce métier du bois et ce savoir-faire se rapprochaient beaucoup de celui du cuir. » En cinquante ans quelques modèles iconiques jalonnent l’histoire de Macel, au premier rang desquels la Derby, née en 1970. Une selle de cross qui deviendra mythique. Suivront la Centaure en 1976, la Rumba une selle de dressage, l’année suivant, et la Corsaire en 1984, dédiée à l’obstacle. Dans les années 90, un modèle va marcher très fort : la Rafale. Et pour cette année de cinquantenaire, Patrick Fesquet s’est inspiré de ce modèle orienté obstacle pour concevoir la Rafale Contact, dont les premiers exemplaires sortiront d’ici la fin du mois. L’univers Macel compte en tout quinze modèles équitablement répartis entre dressage, cross et obstacle.
Quelle est la singularité des Macel ? « D’être des selles de sport qui dans leur architecture privilégient un contact proche avec le cheval. » Cette proximité provient de la conception des matelassures des panneaux, associant différentes densités de mousses, et bien sûr du siège.

L’ÈRE D’UNE RENAISSANCE

C’est en 2008 que Patrick Fesquet prend les rênes de cette entreprise en difficultés. « Lorsque j’ai racheté il n’était plus fabriqué que 80 selles« . En janvier 2009, il lui fait quitter Deauville pour Saint-Marcellin-en-Forez, où lui me^me vivait déjà; Dix ans après, l’entreprise emploie dix personnes, dont six sont affectées exclusivement à la fabrication de quelques 250 selles. La migration opérée entre le Calvados et la Loire a été l’occasion de composer une équipe renouvelée. « J’ai recruté les apprentis que j’ai formés en alternance. Tous viennent de l’École du haras du Pin. » Macel est devenue une histoire de famille, car Benjamin et Thomas Fesquet travaillent au côté de leur père. Le premier l’a rejoint dès 2009, il est à l’atelier et s’occupe aussi de la communication, et est cogérant « c’est lui qui reprendra« . Le second, son cadet, est arrivé en 2016 et travaille aussi à l’atelier. L’objectif dans les deux ans à venir est de réaliser 500 selles, bref de renouer avec ce qui fut l’âge d’or de Macel. Le pari est en bonne voie d’être gagné. La fabrication d’un modèle requiert entre 20 et 25 heures d’atelier selon ses spécificités. Le délai d’attente oscille entre 10 à 12 semaines. Aujourd’hui, près de 250 selles par an sortent de l’atelier. « En cinquante ans près de 20 000 selles ont été réalisées. »
Jusqu’en septembre 2017, 75% de la production était destinée à l’exportation, et à une large majorité aux marchés états-uniens. Dans une moindre mesure, au Mexique, puis en Europe.
« Le savoir-faire français est davantage apprécié hors de nos frontières. » La tendance depuis s’inverse nettement. Depuis près d’un an Macel repasse à l’offensive, car Patrick Fesquet est secondé par un agent commercial qui, lui, visite les écuries situées en Auvergne Rhône-Alpes et PACA. La France est l’un des marchés les plus concurrentiels, ainsi que le plus gros pour Macel, avec un centaine d’unités vendues. En termes de communication et de politique commerciale, Macel a de plus modestes moyens que nombre de ses confrères. « En outre nous ne sommes plus beaucoup à faire l’intégralité de notre fabrication en France. » Lorsque Patrick Fesquet quitte l’atelier c’est pour développer un réseau de revendeurs, et procéder à des essais de selles in situ. Macel mise sur les cavaliers de demain, raison pour laquelle il compte une quinzaine d’ambassadeurs dans le milieu du poney niveau Grand Prix, parmi lesquels Judith Clavelloux, Agathe Gros et Mathis Vallat. Patrick Fesquet attend que ces jeunes talents passent à cheval et continuent de promouvoir Macel au plus au niveau. Cinquante ans d’une belle histoire qui n’est pas prête de s’arrêter, une sacrée satisfaction pour Patrick Fesquet à peine plus âgé que cette Maison qu’il a pour ainsi dire fait renaître, en restant envers et contre tout « à l’écoute du client« .

 

REPÈRES :
Création : 1968
Effectif : 10 personnes
Production : 250 selles
Catalogue : 15 modèles
Principaux marchés : États-Unis et France

 

Christophe HERCY – Cheval pratique 

 

                

   Extrait du magazine

Référence : HERCY, Christophe. 1 ENSEIGNE 1 HISTOIRE : MACEL. Cheval Pratique, 2018, n° 340, p.28.